Travaux récents

Le donjon s'écroule partiellement en 1964. A cette date, un confortement d'urgence, peu élégant, est mis en place du côté sud. Une campagne de restauration est menée en 1991.
En février 2006, la commune des Montils a décidé la restauration du donjon, ouvrage inscrit à l'ISMH en 1986.
A cette occasion, la Direction des Affaires Culturelles de la Région Centre a diligenté un diagnostic archéologique portant sur l'étude des parements de cette tour. Le chantier a été contrôlé par M. GUENOUN, architecte des Bâtiments de France.
Les pages suivantes reprennent les conclusions de cette étude, complétée par d'autres sources.

Guy AUBOIRE

DIAGNOSTIC ARCHEOLOGIQUE DU DONJON DES MONTILS RAPPORT DE L'INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE EN ARCHEOLOGIE PREVENTIVE. FEVRIER 2006. (resp. Simon BRYANT)

ETUDdonjon 1E DES PAREMENTS EXTERIEURS


Le donjon comprenait un deuxième étage et une toiture.




Deux phases de construction ont été repérées :

donjon 2RECONSTITUTION Phdonjon 3ase 1 de construction

L'échafaudage qui a permis la construction était hélicoïdal
comme au château de Coucy (illustration Viollet-le-Duc)




donjon 5RECONSTITUTION Phase 2 de la construction

Les traces laissées par les trous de boulin sur le parement interne montrent une autre organisation de l'échafaudage
(phase 2)

 ETUDE DES PAREMENTS INTERIEURS (1er étage)
Cheminée et fenêtre sont des ajouts postérieurs à la construction : elles recoupent en effet des structures plus anciennes comme les soupiraux.

ORGANISATION INTERNE DU DONJON
L'entrée de la salle du 1er étage se faisait par une ouverture prise dans la masse du mur dans la partie aujourd'hui disparue.
Un escalier hélicoïdal permettait d'accéder au 2e étage. On en voit les traces dans le parement interne.
La salle basse servait de prison.
On y accédait uniquement à partir du 1er étage par un petit goulet.
Dans la salle basse, une fosse latrine se déversait dans une salle souterraine.
Deux soupiraux éclairaient la prison.

donjon 8donjon 9

UN ELEMENT DE COMPARAISON
donjon 12
Le donjon des Montils, construit par Thibault V comte de Blois entre 1180 et 1190 devait ressembler à celui de Châteaudun, élevé entre 1170 et 1190 par le même comte, et dont l'accès se faisait à 10 m du sol (dimensions : 31 m de hauteur sur17 m de largeur)
En 1998, C. Corvisier, dans une thèse soutenue en Sorbonne reprend l'analyse comparative des restes de la forteresse. Il rapproche la tour des Montils de celles de Châteaudun, Marchenoir et Châtillon-Coligny. Pour ce chercheur, « Plus élaborée que celles de Châteaurenault, Fréteval ou Coulommiers, elle a du être dressée dans la seconde partie du règne de Thibaud V, probablement dans les années 1160-1170 au plus tôt. »







Ouvrages consultés :
As. Arts et Loisirs. Un village, les Montils.
Boureille P., Histoire des Montils. 1912, ré-édité en 2008 Ed. Le livre d'histoire, Paris
Bulletins de la Soc.d'Hist.Naturelle de Loir-et-Cher, années 1926-1927
Corvisier C., Les donjons annulaires, un type architectural anglo-normand ? Thèse Université Paris 1, 1998
Sous la dir. d'Y. Denis, Histoire de la ville de Blois et de ses environs.1988 Ed. Privat
Félibien A. Mémoires pour servir à l'histoire des maisons royales. 1681
Sous le dir. de M. Provost, Carte Archéologique de la Gaule, le Loir-et-Cher.1988
L. de la Saussaye, Blois et ses environs. 1862, Ed. du Bastion
Viet J. Pour l'étude archéologique et historique de la frontière ouest de la Sologne.1983, thèse, Université de Tours
Viollet-le-Duc, Encyclopédie Médiévale, 1840-1854