Avant l'Histoiresilex1


L'histoire des Montils commence bien tôt si l'on en croît les multiples ramassages de surface réalisés notamment au XIXe siècle. Ainsi, le don de sa collection par M. LEAL en 1987 de très beaux bifaces acheuléens (exposés au musée) trouvés à La Garenne atteste une occupation humaine dès 400 à 450.000 ans avant notre ère.

 

 Beaucoup plus tard, vers 2500 ans, des populations néolithiques n'ont laissé de leur passage que des silex (plus de 500 retrouvés), dont une partie se trouve dans les collections du musée de Blois.

Bien plus tard encore, à l'Age du Bronze, vers 1000 av. JC, les lieux sont enchachesore fréquentés comme le montre la découverte exceptionnelle faite aux Bourgeons Rouges (en limite de forêt), en 1964, d'une "cachette" (un dépôt) de haches de bronze. A cette époque, ces haches servaient sans doute de monnaie d'échange pour les trocs.




Epoque gallo-romaine

Aucun vestige de cette époque n'a été officiellement recensé sur le territoire de la commune. La rareté des toponymes milite également pour une certaine désertification de la région. Toutefois, des ramassages de surface de débris de poterie laisse supposer peut-être l'existence d'un atelier, au lieu-dit notamment du Tue-Boeuf.

Epoques mérovingiennes et carolingiennes

Le toponyme « Souvigny », où s'établit un moulin, est cité en 986.

Bas Moyen-Age

L'émiettement féodal fait place à la naissance de principautés dont la plus puissante n'est pas celle du roi de France, qui ne contrôle dans la région que l'Orléanais, mais celle des comtes de Blois-Champagne, issus de Thibault le Tricheur et de la Maison image001Sceau de Foulques, comte d’Anjou, extrait de H 1773 fol.8 – Archives du Maine-et-Loired'Anjou, dirigée vers l'an 1000 par le terrible Foulques Nerra.
Plus tard, les successeurs de Foulques Nerra ne seront autres, par alliance, que les Plantagenêts, rois d'Angleterre.
XII-XIIIe siècles
La limite d'influence entre les maisons de Blois et d'Anjou ondule alors dans notre région et explique la floraison de châteaux construits à cette époque : Lavardin, Beaugency, Mondoubleau, Montrichard, Les Montils...



La France sous Philippe-Auguste (1180)

En 1137, apparaît la première mention latine des Montils : Monticios (motte de terre élevée). En 1144, Thibault IV y construit une « forteresse », sans doute les murs de la ville. Beaucoup de villes s'entourent de fortifications, surtout pour se préserver des soldats pillards de l'un ou l'autre camp. L'église Sainte Madeleine est citée parmi les possessions de l'Abbaye blésoise de Bourmoyen en 1145. Ainsi les murailles et la porte de notre ville, dont il ne reste que quelques vestiges, sont-elles construites à cette époque. Le donjon est, quant à lui, édifié dans le dernier quart du XIIe siècle.

image002En 1222, une chapelle est fondée dans son « hébergement » par la comtesse de Blois, épouse de Gautier d'Avesnes.
Jusqu'au milieu du XIIe siècle, les rois de France privilégient l'alliance avec la maison d'Anjou contre les comtes de Blois. Ils renversent cette alliance lorsqu'au temps d'Henri II Plantagenêt, la Maison d'Anjou acquiert une puissance considérable.
Pendant la minorité d'Henri II, Etienne de Blois, son neveu, revendique le trône d'Angleterre, face à Mathilde, femme d'Henri II.
Le conflit ne s'achèvera que sous Philippe-Auguste, à la fin du XIIe siècle lorsqu'après avoir été défait par Richard Cœur de Lion à Fréteval en 1194 (perte des archives du royaume), le roi de France renverse la situation contre Jean Sans Terre (frère de Richard) à la suite de campagnes en Normandie et dans la région.

XIII-XIVe siècles

Désormais, le Berry et la Touraine passent sous le contrôle royal puis, plus tard, à la suite de l'abandon de suzeraineté du Comte de Champagne à Saint-Louis, le Blésois et le Dunois tombent à leur tour dans le domaine royal en 1234.
En 1235, Blois est un comté de la famille de Châtillon avec Hugues Ier.
En 1286, construction de la Maison-Dieu des Montils par Alix de Châtillon, morte en croisade. Son cœur serait encore déposé dans les vestiges de la chapelle. Cette Maison-Dieu servira d'auberge et d'hôpital sur la route de Saint-Jacques de Compostelle.
image005Portrait de Guy II, dernier comte de Blois de la maison de Châtillon (1381-1397), d’après un recueil du XVIe siècle conservé à la bibliothèque municipale d’ArrasEn 1301, Philippe-le-Bel et son épouse la reine de Navarre couchent aux Montils le 9 août.
1326, fortification et reconstruction des Montils. Le comte Gui de Châtillon et la comtesse y séjournent souvent. Ils y possèdent un clos de vignes à « Tue-Bœuf » et donnent à l'Abbaye du Bourg Moyen de Blois des terres situées aux Montils.
Le fief de Conon est fondé en 1334.
1337 : début de la guerre de Cent Ans.
1346 : les Anglais ravagent l'ouest de la Sologne.
1347 à 1350 : épidémie de peste noire qui emporte la moitié de la population.
1356 : « Le lieu des Montils a esté ville fermée, laquelle fut battue dès la prise du roi Jean à la bataille de Poitiers ».
Le château des Montils est démoli sans doute pour le rendre inutilisable aux Anglais. Les Grandes Compagnies ravagent la Sologne.
1362 : Pontlevoy est brûlée
1371 : reconstruction du château.
Accalmie : de 1384 à 1387, Gui de Chatillon séjourne fréquemment aux Montils où il chasse. Les vins des Montils l'accompagnent en Hainaut et en Hollande.
1397 : à la mort du dernier des Châtillon, Guy II, le comté de Blois et les Montils passent au duc Louis d'Orléans, frère de Charles VI.

XVe-XVIe siècles

1402 : une ordonnance de l'évêque de Chartres témoigne des dégâts occasionnés par les guerres et le brigandage : « ...la chapelle et les autres édifices sont tellement détruits et tombés en ruine tant à cause des guerres que par suite des mortalités qui ont duré longtemps en France... »
1410 : la Sologne est mise à sac par les Bourguignons.
1411 : Charles d'Orléans, frère de Louis, séjourne aux Montils.
1415 : les Anglais battent les Armagnacs, le prince Charles est fait prisonnier (25 ans). A la mort de Charles VI, en 1422, il y a trois France : celle des Anglais, celle des Bourguignons et celle du dauphin Charles, réduite, dans la région, à la Touraine, l'Orléanais et l'Anjou.
1420 : Philippe d'Orléans, frère de Charles, reçoit aux Montils Jean, bâtard d'Orléans, comte de Dunois, compagnon de Jeanne d'Arc. La région est dévastée depuis des années par le brigandage, les pillages opérés par la soldatesque de tout bord.
1467 : la mère de Louis XII, Marie de Clèves, entreprend des travaux au château des Montils. Elle commande d'édifier « entre les murs de la grande salle et la muraille de la forteresse, quatre chambres à cheminées, garnies de croisées, huisseries et retraits qui serviront à icelle quatre chambres ». Rien ne subsiste de ces constructions.
1468 : Louis XI séjourne aux Montils. La duchesse d'Orléans, alors dame des Montils et résidant parfois au château des Montils, est Marie de Clèves, veuve de Charles d'Orléans et donc mère de Louis XII. De cette époque date la pierre tombale abritée par l'église de la commune, classée M.H. en 1957 et dont l'épitaphe rappelle la mémoire du capitaine d'armes du château des Montils :
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"Cy gist feu noble Arnoul Visque jadis escuier tranchant de Madame la duchesse d'Orléans et capitaine des Montilz lequel fonda XIII messes par chascun an à touzjoursmais que sont tenuz faire dire le premier dimanche de chaque mois en cette église des marriliers moyennant certaines vignes et rente que ledict escuier a donnez et a assigné à la Fabrique lequel trespassa l'an mil CCCCLXXIX au moys de novembre Priez Dieu pour luy. "Date : 1479 (image ci-contre)

 

1497 : Jeanne de Valois, future Sainte Jeanne de France, fait aménager, réparer et agrandir Les Montils pour y recevoir Charles VIII. Louis XII, succédant à Charles VIII, séjourne souvent aux Montils. C'est aux Montils que se déroule la procédure d'annulation du mariage de Louis XII et de Jeanne de France. Louis devra séjourner au château voisin de Madon pendant la période transitoire imposée.
1505 : Louis XII, malade, sera soigné par sa femme Anne de Bretagne au château devenu maison de plaisance en compagnie de leur fille Claude de France.
Louise de Savoie et son fils, le comte d'Angoulême, futur François Ier, sont reçus au château.
De 1505 à 1506, cinq ordonnances royales sont datées des Montils. En 1516 et 1519, séjours de Claude de France, reine de France, duchesse de Bretagne et comtesse de Blois.
1524 : Claude de France meurt : c'est la fin des visites royales. Les Montils resteront toutefois renommés pour leurs vins puisqu'en 1540, François Ier fait retenir toute la récolte...La dernière mention de ces vignes royales remonte à 1585, sous Henri III. Les guerres de religion donnent lieu à un renforcement défensif du site, avec création d'un bastion mais un épisode décisif provoque l'incendie du château qui ne se relèvera pas de ses ruines.
Au XVIe siècle, de nombreux fiefs sont fondés : les Belonnières en 1515, Rostain en 1518, Rozay en 1540, la Garenne en 1557, les Bordes et la Morinière en 1590.
Le château est démoli en 1675. En 1681, A. Félibien écrit : « Tout le bourg a été ruiné par les huguenots et il ne reste du château que les murailles presque toutes abattues, car, comme le reste des édifices tombait dans une entière ruine , l'on a depuis deux ans achevé de les démolir, on voit seulement les fossés qui l'environnaient avec un bastion du côté du midy et la tour qui estoit au milieu du château »(*)

Les Montils du XVIIe au XIXe siècle

Au XVIIe siècle, d'autres fiefs sont fondés : la Cartésière et les Cormes en 1610, Frileuse en 1615, Belair en 1625, Plaisance en 1632.
1661-1662 : grave famine dans le Blésois.
1697 : Louis XIV vend aux enchères la seigneurie des Montils à un gentilhomme, Charles de la Vallée. Le bourg sombre dans l'oubli.
1789 : Les Montils comptent 570 habitants et un cinquième seulement de son territoire leur appartient. Le cahier des doléances rapporte ce dont se plaignent ses habitants :
la lourdeur des impôts directs (taille), indirects (taxes sur la circulation des vins et alcools) et des impôts sur le sel (gabelle).
Le mauvais état des routes ;
Les droits d'usage, notamment du droit de pâture en forêt de Russy, qu'ils possèdent depuis cinq siècles et que le nouveau seigneur veut supprimer.
1790 : fête de la Fédération en forêt de Russy ;
1793 : aucun volontaire pour fournir les armées de la Convention
La tour, arasée mais conservée, fait l'objet d'une tentative inaboutie de destruction par la mine.
1847 : la compagnie de sapeurs-pompiers est formée ;
1873 : construction de la nouvelle église ;
1881 : construction d'une école laïque publique de filles ;
1883 : le télégraphe est établi aux Montils ;
1911 : construction de l'usine électrique pour alimenter le tramway de la ligne Cléry-Amboise qui passe par les Montils.