Sous un ciel bas et aussi gris qu'un matin d'orage, nous étions déjà quelque-uns réunis autour du monument aux morts. Le drapeau en berne flottait doucement dans les airs. Les fleurs qui ornaient le monument apportaient la seule touche de couleur de ces lieux.
Puis, un peu avant midi, le son de l'Harmonie, les bannières du centenaire de la fin de la grande guerre et le drapeau tricolore apparurent au loin. L'assistance se fit plus nombreuse, recueillie et silencieuse. Monsieur le Maire, Didier Coudert, fit une intervention courte mais très émouvante. Il nous rappela les circonstances, les conséquences de ce conflit et la cruauté de ces événements. 
Une fois la bannière tricolore hissée en haut du mat, l'instant de recueillement terminé et le dépôt d'une gerbe au pied du monument effectué, douze élèves de CM2 ont lu plusieurs lettres d'un jeune sergent, Henri, grand-oncle de M. René Cocuau de Blois, présent à cette cérémonie. 
Ce fut un long moment d'émotion. Le récit de cette correspondance, la justesse du ton, la précision des événements, de la chaleur de l'été, puis de l'intense froid de l'hiver, tout nous a plongé dans la triste réalité de la guerre. A travers son histoire, ce jeune soldat nous a transmis sa peur, puis son courage, son espoir de rentrer à la maison, puis son chagrin à la perte de ses camarades de tranchées, la faim, la soif, le manque d'hygiène, l'envie que ces combats se terminent au plus vite, les mauvaises nouvelles du front ou du village, avec la disparition d'un parent, d'un voisin, d'un ami ...
Un grand merci à Mme Parent et à ses élèves pour cette présentation intense et empreinte d'émotion.
Après cela, nous avons regagné les salles Bel Air pour partager le verre de l'amitié en regrettant que cette guerre n'ait pas été «la der des ders» comme le souhaitaient les poilus.

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